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Pascal Guillotin

Sexualité : "normal ou pas normal ?"


Je suis certain que cette question a interrogé ( et interroge encore) chacun de nous à un moment de la vie ; un rêve ou une pensée " étrange" , une image, une envie surprenante qui surgit et vient nous chatouiller le corps et le mental et susciter en même temps que du désir de la honte et l'angoisse de se dire.

" Suis-je normal ?"

Mais qui "dit" la normalité ? le bon et le mauvais ? le permis et l'interdit ?.

De nombreux couples sont occupés à rechercher un équilibre dans les envies et les demandes et souvent ne trouvent pas de réponses et cherchent alors, à l'extérieur, dans ce qui ce "dit et fait", la réponse a leur propre intimité .


Les chiffres d'abord : Les statistiques permettent souvent de s'accrocher à la bouée du " suis-je comme tout le monde ?" pour apaiser l'inquiétude .... ou pas ! car si, d'aventure , les chiffres ne nous sont pas favorables, va s'installer alors un sentiment d'exclusion et de différence qui ne va rien arranger si l'on est pas bien dans ses baskets .

Bon, on peut se consoler en se disant qu'en 2021, 35% des françaises se sont déclarées "insatisfaites" de leur vie sexuelle ,les moins bons chiffres en Europe .

La french touch sexy a pris du plomb dans la fesse .


La religion : Quoi de plus facile que de demander au curé, rabbin, imam,... ou tout autre vecteur de "voix divine" si une pensée, un acte ou une envie est belle et bonne ? Aujourd'hui les confessionnaux sont moins fréquentés mais rien n'a vraiment changé de l'avis des ecclésiastes : Toute sexualité hors intention de procréation ou hors mariage est anormale . Les déviances, fantasmes et autres "directions sexuelles originales", n'en parlons même pas .


La nature : On dit, dans les milieux informés, que la sexualité aurait été inventée pour procréer et qu'en dehors de ça cela ne sert pas à grand chose ! Quid alors de l'homosexualité qui semble faire fortement partie de la population (près de 6 % en 2021) et aussi du plaisir ? de la "culture" sexuelle qui cherche une autre organisation des rapports entre les humains ? du point de vue de la bio énergie qui prétend alléger la névrose par une satisfaisante activité sexuelle ?

Biologie et psychologie ont donc un avis mais pas de réponse .


La loi alors devrait mettre tout le monde d'accord sauf qu'elle ne dit rien des fantasmes ni des paraphilies (intérêts sexuels inhabituels) sauf celles considérées comme crimes sexuels (viol, inceste,pédophilie,agressions sexuelles,...).

Surtout , et pour revenir à notre question préliminaire :) , elle ne nous dit pas si il faut pratiquer la fellation ou/et la sodomie et combien de fois par semaine!

Le code pénal ne dit même pas si aimer suçoter un orteil est "OK".


Bref , pas facile de définir une "normalité" en matière de sexe et c'est tant mieux car même si il est plus facile intellectuellement de ranger toute chose dans des cases pour s'éviter de "penser" au sens noble du terme, la normalité n'existe pas ou est très mouvante selon les époques et les lieux. Ce qui est permis aujourd'hui ne l'était peut être pas hier ou dans d'autres pays .

Mais il y a peut être une manière simple de trouver réponse et elle tient en trois mots :

Volontaire , non exploiteur et consensuel qui, si ils sont vécus vraiment (et acceptés par chacun), permettront une relation agréable et plaisante pour chacun, sans culpabilité ,avec un vrai plaisir et la possibilité de tout explorer si, bien sûr, on y rajoute la communication.

Se dire d'abord à soi qui l'on est, l'accepter, puis le dire à l'autre.


Personne ne dit que c'est facile mais si vous pensez que ça vaut la peine alors les bénéfices de vie; équilibre, harmonie, détente,...seront au rendez vous!


Il n'est pas exclu de se faire aider et le sexothérapeute est à même de faciliter ,pour l'individu ou le couple, la recherche, l'acceptation et le vécu.



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